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Interview confinée de Koumba LARROQUE

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Bonjour Koumba, en cette période exceptionnelle de confinement, comment est organisée ta journée ?

Durant ce confinement, les journées sont forcément très adaptées par rapport à mon quotidien normal.
J’en profite tout d’abord pour essayer de récupérer un maximum, notamment sur le plan du sommeil car j’ai de grosses difficultés à dormir en temps normal.
Je fais une séance d’entrainement minimum par jour. La séance obligatoire est envoyée par les entraineurs nationaux et le préparateur physique. Je rajoute parfois du renforcement musculaire, du yoga, etc.
Pour ce qui est du reste de ma journée, je l’organise entre mes révisions et des activités personnelles comme la cuisine, la lecture, regarder des séries… Je tente de m’occuper un maximum tout en respectant les consignes de sécurité.

Avec le report des Jeux Olympiques, comment abordes-tu ce prolongement de l’olympiade ?

L’annonce du report des Jeux était indispensable pour pouvoir appréhender cette compétition correctement.
C’est l’échéance la plus importante dans une carrière d’athlète de haut niveau.
Il est vrai qu’il est difficile de se dire que tout est retardé d’un an supplémentaire alors qu’on avait en tête que la compétition était dans quelques mois.
Psychologiquement et physiquement cela peut sembler très dur, mais je relativise. Il n’y avait aucune autre solution possible.
Ce délai me permettra d’arriver à un niveau optimal pour les qualifications et cette compétition si importante. D’un côté, j’ai la chance d’avoir du temps supplémentaire pour mettre au point ma lutte, qui depuis mon opération, a bien changé.

Quel est ton objectif pour Tokyo ?

Mon objectif pour Tokyo reste inchangé, décrocher la médaille d’or olympique !
Ce report ne change rien, peut-être même que ça influera positivement sur mes objectifs, en me donnant le temps pour encore mieux suivre ma progression sur les plans physique, technico-tactique ou encore psychologique.

Tu as connu des blessures ces derniers temps comment as-tu traversée ces épreuves ?

Évidemment, j’ai déjà connu des blessures dans ma vie et je m’en suis toujours très bien remise. Cela fait partie de la vie d’athlète.
Mais il est vrai que j’ai très mal vécue ma blessure en finale des Championnats du Monde 2018. Cela m’a certainement privée de la médaille d’or, qui aurait été la première en championnat senior.
Rapidement, après mon retour en France, je me suis fait opérer et j’ai réellement subit toute la phase de rééducation, de retour sur le tapis, etc.
J’ai eu du mal à gérer cette situation. Je me suis posée énormément de questions, et j’ai été très exigeante avec moi-même au vu des échéances très importantes qui arrivaient très rapidement.
Je n’ai pas eu le temps nécessaire pour gérer sereinement mon retour sur le tapis et surtout, le plus important, de REPRENDRE CONFIANCE en moi.
Le Championnat du Monde de Nur-Sultan en 2019 a été une nouvelle épreuve. Cela faisait plusieurs années que je n’étais pas revenue d’une compétition sans médaille… la chute en a été encore plus douloureuse. Au retour du Kazakhstan, et encore aujourd’hui, je fais un énorme travail sur moi. J’ai vu une psychologue. J’ai simplement pris le temps de me retrouver et j’ai cessé d’être trop dure avec moi-même car cela ne m’aidait pas, bien au contraire. Je ne suis pas encore au bout du chemin mais je vois une progression, ce n’est que le début, je serai de retour au bon moment !
Mais avec cette expérience, je sais qu’il est très important de ne pas se précipiter.

Globalement, qu’attends-tu d’un entraîneur ?

Pour moi, un entraineur doit être pleinement investi pour la réussite de son athlète. Le plus important est la confiance mutuelle qu’il y a entre l’athlète et l’entraineur. Sans cette relation de confiance, il est impossible selon moi de réussir. Un entraineur doit savoir être dur…non, plutôt savoir rester exigeant tout en restant à l’écoute de son athlète. La confiance se construit dans les deux sens, avec des personnalités différentes. Il faut savoir être tolérant et patient.

Que retiens-tu de ton parcours de formation avant l’ INSEP ?

A l’âge de 12 ans, sur les conseils de mon président de club et du conseiller technique régional, j’ai quitté le domicile parental pour entrer en Pôle à Font-Romeu.
Durant 4 ans, j’ai appris les bases de la lutte et de l’environnement indispensable à la « construction » d’un sportif. J’ai aussi pu soigner mon asthme grâce à l’altitude.
En avançant en âge, et pour franchir une autre étape, j’ai intégré le Pôle France de Ceyrat où j’ai eu la chance de bénéficier, en plus des filles, de partenaires masculins de mon poids.
J’y ai découvert un nouveau mode de travail, basé sur de l’intensité, la combativité et le détail technique, plus ciblé. J’ai donc appris à mieux structurer ma lutte et à travailler ma stratégie de combat.
Changer de lieu de formation me parait primordial car l’évolution des méthodes et des objectifs sportifs m’ont vraiment aider dans ma progression.

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